Les Différences Entre La Mescaline Et La Psilocybine

Dans un monde plein de substances, il n’y en a qu’une poignée dont l’histoire remonte à des millénaires. Aujourd’hui, nous explorons et comparons la mescaline et la psilocybine, deux alcaloïdes hallucinogènes naturels.

Il existe de nombreuses drogues et substances dans le monde, et parmi elles, une poignée de psychédéliques. Toutes les substances psychédéliques présentent de grandes similitudes, mais chacune d’entre elles est distincte. Dans cet article, nous examinerons la psilocybine et la mescaline, leurs similitudes et leurs différences. Il ne s’agit pas de juger laquelle est la meilleure, mais simplement de donner un aperçu de leurs similitudes et de leurs différences.

DÉCRYPTAGE DE LA MESCALINE (CACTUS PEYOTL) ET DE LA PSILOCYBINE (CHAMPIGNONS MAGIQUES)

La psilocybine et la mescaline sont des alcaloïdes distincts qui ont des effets assez similaires. Toutes deux sont des hallucinogènes et on peut les classer dans la catégorie des psychédéliques sérotoninergiques classiques, au même titre que le LSD et la DMT. Malgré des similitudes en termes de pharmacologie et d’effets et le fait qu’elles partagent une histoire proche en termes d’utilisation spirituelle traditionnelle, elles ont malgré tout des sources de provenance naturelles très différentes.

OCCURRENCE DANS LA NATURE

La psilocybine et la mescaline sont deux psychédéliques naturels, chacun provenant de sources différentes. La psilocybine se trouve dans plus de 100 espèces de champignons, le plus souvent dans le genre Psilocybe, comme Psilocybe cubensis et Psilocybe semilanceata, pour ne citer que deux des espèces les plus connues. Ces champignons poussent dans diverses régions du monde, notamment en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe, en Afrique et en Asie.

La mescaline, quant à elle, se trouve dans divers cactus comme le cactus peyote (Lophophora williamsii), le cactus San Pedro (Echinopsis pachanoi) et la Torche Péruvienne (Echinopsis peruviana). Ces cactus sont originaires du sud-ouest des États-Unis et du Mexique.

Alors que la mescaline et la psilocybine se développent toutes deux dans la nature, la psilocybine provient du royaume des champignons et la mescaline de celui des plantes. Cela signifie que plusieurs millions d’années les séparent de leur dernier ancêtre commun, ce qui en fait au mieux des cousins très éloignés. On peut donc dire qu’ils ont des origines naturelles très différentes. De plus, les cactus se développent dans des milieux secs et desséchés, alors que les champignons ont besoin de beaucoup d’humidité !

UTILISATION TRADITIONNELLE

Les champignons à psilocybine et les cactus à mescaline ont tous deux une riche histoire d’utilisation traditionnelle, en particulier dans certaines sociétés d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Les cultures indigènes de Méso-Amérique, telles que les Aztèques et les Mazatèques, utilisaient les champignons à psilocybine lors de cérémonies spirituelles et religieuses. Ils appelaient ces champignons « teonanácatl », ce qui signifie « chair de Dieu », témoignant ainsi de leur statut sacré. L’utilisation des champignons Psilocybe est toutefois présente dans de nombreuses cultures du monde entier et ne se limite en aucun cas aux Amériques.

De même, certaines tribus amérindiennes du sud-ouest des États-Unis et du Mexique utilisent les cactus à mescaline depuis des milliers d’années. Le cactus peyotl, en particulier, joue un rôle central dans les pratiques spirituelles de certaines cultures où il est consommé lors de cérémonies. Toutefois, au-delà de cette bande de terre qui relie les deux Amériques, la mescaline ne se trouve pas à l’état naturel.

Le point commun entre la mescaline et la psilocybine est qu’on les utilise depuis longtemps à des fins spirituelles. Cependant, en raison de l’éventail beaucoup plus large d’environnements dans lesquels les champignons Psilocybe poussent, leur influence a été d’autant plus grande.

COMPARAISON DE LA MESCALINE AVEC LA PSILOCYBINE

Malgré leurs origines naturelles distinctes, les deux substances sont très similaires, notamment en termes de pharmacologie et d’effets. Toutefois, certaines différences notables méritent d’être mises en lumière. Dressons un comparatif plus détaillé de ces deux substances.

PHARMACOLOGIE

La psilocybine et la mescaline interagissent toutes deux avec les récepteurs de la sérotonine dans le cerveau, mais de manière légèrement différente. Le foie métabolise la psilocybine en psilocine, qui se lie principalement aux récepteurs 5-HT2A de la sérotonine, ce qui entraîne ses effets psychotropes. La mescaline, quant à elle, se lie à plusieurs récepteurs de la sérotonine comme les récepteurs 5-HT1A, 5-HT2A, 5-HT2B et 5-HT2C, ainsi qu’à des récepteurs de la dopamine, ce qui peut expliquer certaines différences dans leurs effets subjectifs.

Même si les mécanismes d’action diffèrent, les deux peuvent principalement être considérés comme des composés sérotoninergiques hallucinogènes.

CHIMIE DU CERVEAU

Les deux substances influencent la chimie du cerveau et imitent la sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans la régulation de l’humeur, la perception et la cognition. Les effets de la psilocybine sont liés à une augmentation de la connectivité entre différentes régions du cerveau, ce qui est supposé conduire à la fois aux effets récréatifs et potentiellement thérapeutiques. La mescaline favorise également l’augmentation de l’activité cérébrale, mais par des voies de récepteurs légèrement différentes, ce qui pourrait expliquer les hallucinations visuelles et tactiles uniques.

Comme la mescaline est moins étudiée que la psilocybine, on sait moins de choses sur ses effets physiques sur le cerveau.

EFFETS RÉCRÉATIFS

Les effets récréatifs de la psilocybine et de la mescaline peuvent varier considérablement. La psilocybine induit souvent des hallucinations visuelles, l’exacerbation des couleurs et des motifs, ainsi que de profonds changements dans la pensée et l’humeur. Les consommateurs peuvent faire l’expérience de la synesthésie, un état où les sens se chevauchent, comme « entendre » des couleurs ou « voir » des sons.

La mescaline, en revanche, est connue pour ses hallucinations visuelles vives, y compris des motifs géométriques et des distorsions de la perception spatiale. Elle tend également à produire une expérience plus physique, avec des sensations tactiles altérées et des sentiments d’euphorie.

La mesure dans laquelle ces effets diffèrent les uns des autres est une question subjective. D’une certaine manière, ils partagent tous deux des caractéristiques psychédéliques et sont très familiers pour ceux qui connaissent les psychédéliques. Malgré cela, leur essence n’en demeure pas moins distincte.

POTENTIEL THÉRAPEUTIQUE

La psilocybine s’est révélée très prometteuse dans le traitement de divers troubles mentaux. Des études cliniques déterminent actuellement son potentiel pour soulager les symptômes de la dépression, de l’anxiété et de la dépendance. On pense qu’elle agit, en partie, en inhibant l’activité du réseau du MPD (mode par défaut) et en encourageant l’interconnectivité entre les régions du cerveau, ce qui, selon les chercheurs, pourrait influencer certains troubles mentaux (Gattuso, 2022).

Le potentiel thérapeutique de la mescaline n’est pas bien documenté, mais on l’utilisait traditionnellement pour traiter des troubles tels que l’alcoolisme et la dépression dans le cadre de certaines cérémonies de guérison amérindiennes. Ceci dit, son usage principal a toujours été cérémoniel, plutôt que thérapeutique. À mesure que l’intérêt pour la recherche sur les psychédéliques grandit, d’autres études exploreront probablement les applications thérapeutiques de la mescaline, mais il faudra du temps avant que nous puissions dire quelles sont ces applications.

QUI PRIME : MESCALINE OU PSILOCYBINE ?

Ni l’un ni l’autre n’est meilleur ou pire : cela dépend vraiment de ce que vous recherchez et de l’endroit où vous vous trouvez. La psilocybine a fait l’objet de beaucoup plus de recherches que la mescaline, ce qui signifie que les consommateurs ont une meilleure idée de ce qu’ils peuvent en retirer. Cela dit, de nombreuses informations sur la mescaline sont également disponibles auprès de sources communautaires telles que Erowid, Bluelight, Reddit, etc.

Il est intéressant de noter que les gens témoignent qu’il est préférable de consommer la mescaline dans les grands espaces comme le désert où elle pousse naturellement. Les espaces plus fermés donneraient une sensation de claustrophobie. La psilocybine, quant à elle, est reconnue pour convenir à une consommation dans les forêts ou des espaces plus fermés. Les effets de chaque substance diffèrent suffisamment pour que chacune mérite que ceux qui s’intéressent aux psychédéliques les explorent, avant que vous ne décidiez par vous-même laquelle vous préférez.